Article paru dans La Croix du 2 juillet 2020
Un point sur les avancées de l’Eglise sur la nullité de mariage et un coup de projecteur sur le livre Divorce et nullité de mariage, écrit par Sophie Touttée Henrotte
REFLEXIONS de Sophie Touttée Henrotte en réaction par rapport à cet article de la CROIX
J’ai souhaité en effet ce mariage et désiré mes trois enfants. Je n’aurais pas aimé que mes enfants puissent ressentir le fait que l’on ait manqué de discernement alors qu’on les a désirés chacun avec force et amour.
« J’ai fait une erreur – en divorçant -, j’ai persévéré dans l’erreur en me battant contre la nullité de mon mariage alors que j’aurais pu saisir cette opportunité pour revenir aux sacrements. Désormais c’est ma croix, mon bâton de pèlerin »
Hors du contexte du livre, ce postulat résumé ne signifie plus grand chose ici. En effet, non je n’ai pas fait une erreur en divorçant, et je ne l’ai jamais écrit, mais cela pourrait être l’éducation et l’entourage catholique qui pourrait le faire ressentir. Je suis en parfaite harmonie aujourd’hui avec cette décision.
« Persévéré dans l’erreur », ce sont des prêtres qui m’ont encouragée à ne plus me battre mais à accepter cette demande en nullité, ce que je n’ai pas suivi.
Il serait plus juste de dire, pour l’église catholique, divorcer est une erreur, et ma double erreur aurait été de me battre contre la nullité car si je l’avais obtenue, j’aurais pu me marier à nouveau et ne plus être dans le « péché ». Donc non je n’ai pas fait une erreur en divorçant et non je n’ai pas fait de double erreur en me battant contre la nullité de mon mariage. Je suis en parfait accord avec moi même dans ces deux décisions. C’est par contre le message de certaines personnes représentant l’église catholique qui auraient pu me pousser à adopter ces croyances.
« Ma croix et mon bâton de pèlerin », correspond aujourd’hui à la non possibilité d’accéder aux sacrements par rapport à la religion catholique. Mais le livre à la fin montre bien d’autres ouvertures spirituelles…et cheminements possibles dans la vie.
« Ayant coupé les liens avec son ex-conjoint depuis la procédure de nullité, elle ne peut pas non plus emprunter le parcours spirituel proposé par le pape François pour retrouver l’accès aux sacrements, celui-ci exigeant une pacification de la relation des anciens époux. »
Je n’ai pas coupé les liens avec mon ex-conjoint, j’ai pris de la distance pour ne pas souffrir pendant toute la période de ce procès canonique, donc pendant plus de 4 ans car je ne voyais plus comment nous pouvions partager davantage. Je n’ai pas d’aigreur ou de position négative envers lui, chacun son chemin. Ma relation est pacifiée dans le sens que je suis toujours en lien avec lui en tant que père de mes enfants et je le respecte en tant que tel. Nous échangeons quand cela est nécessaire pour leur bien être et leur devenir.